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1762. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Relisez la charmante préface que Jules Lemaître a écrite sur les Vieux Livres, et dites si elle ne marque pas chez son auteur une élégante sclérose du goût, la démission d’un esprit qui n’a peut-être été moderne qu’en apparence et par attitude, et qui, après s’être voulu immodérément moderne, en arrive à être encore plus immodérément vieux. […] Même Lemaître, revendiquant contre cette critique les droits de la critique impressionniste, qui ne cherche qu’à jouir, est obligé d’écrire : « Lire un livre pour en jouir, ce n’est pas le lire pour oublier le reste, mais c’est laisser ce reste s’ordonner librement en nous, au hasard charmant de la mémoire ; ce n’est pas couper une œuvre de ses rapports avec le demeurant de la production humaine, mais c’est accueillir avec bienveillance tous ces rapports. » Détendue chez Lemaître, tendue chez Brunetière, il s’agit bien de la même critique, celle d’hommes qui lisent et qui savent, qui vivent dans la forêt d’un passé, qui voient les œuvres sous l’aspect de la société qu’elles forment avec d’autres œuvres. […] Pascal, de 1728, répond : « Le charmant projet que Montaigne a eu de se peindre ! 

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