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7. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre II. Des éloges religieux, ou des hymnes. »

La première hymne qui fut chantée dans cette solitude du monde, fut une grande époque pour le genre humain. […] Et à l’autre extrémité du globe, l’Indien chante sous son beau ciel : Je te loue, ô toi qui fais croître des moissons de riz dans mes plaines, et qui fais fleurir le citronnier et l’oranger au bord de mes ruisseaux ; tandis que vers les bords de la Russie orientale, un autre peuple sauvage chante auprès de ses volcans : Je t’adore et te loue, ô être puissant et terrible qui habites ces souterrains enflammés, et qui, de là, roules tes feux parmi nos neiges et nos glaces. […] Les hymnes de Callimaque offrent les mêmes beautés et les mêmes défauts ; on y voit le génie esclave de la superstition, et des erreurs populaires chantées avec autant d’harmonie que de grâce. […] Tout ce qui vit, tout ce qui rampe, tout ce qui existe de mortel sur la terre, nous naquîmes de toi, nous sommes de toi une faible image ; je t’adresserai donc mes hymnes, et je ne cesserai de te chanter. […] On peut y joindre le Pervigilium Veneris, qui probablement était une hymne qu’on chantait dans les fêtes de Vénus.

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