Charron s’y livre à une véritable diatribe contre l’esprit humain, ses artifices, son habileté à tout obscurcir et à tout brouiller : « Je n’empesche pas que l’on ne chante les louanges et grandeurs de l’esprit humain, de sa capacité, vivacité, vitesse : je consens que l’on appelle image de Dieu vive, un degoust de l’immortelle substance, une fluxion de la divinité, un esclair celeste, auquel Dieu a donné la raison comme un timon animé pour le mouvoir avec regle et mesure, et que ce soit un instrument d’une complette harmonie : que par luy y a parentage entre Dieu et l’homme ; bref, qu’il n’y a rien de grand en la terre que l’homme, rien de grand en l’homme que l’esprit : si l’on monte jusques là, l’on monte au dessus du ciel : ce sont tous mots plausibles, dont retentissent les escoles et les chaires.