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1004. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Puis d’autres almanachs publièrent d’autres poèmes, qui déploraient la décadence de Bologne et qui chantaient, de façon lamartinienne et imprudente, le cimetière de Gênes. […] Il apparut que jamais on n’avait chanté la mer si splendidement, avec une telle délicatesse juste et poignante, avec de tels mots imprégnés de grand air, de large humidité, de sel, et sur de tels rythmes pareils au mouvement des vagues, au flux des eaux et au remous des océans. […] Il dit, par exemple : « Ce sont les femmes qui, de tout temps, ont fait chanter les poètes, en les faisant pleurer. » Cette petite remarque, et non cette découverte, eut son prix, quand elle vint d’un mathématicien qui, parmi les plus difficiles équations et les plus lointaines inconnues, n’a pas trouvé de cruelles. […] Cette poésie s’est, ainsi, doublée ; deux voix se sont mises à l’unisson, la voix qui parle et la voix qui chante, afin d’aller plus directement à l’esprit et à l’âme. […] … Quand il a trouvé, quand il a justement agencé les mots qui parlent ou chantent selon la voix même et le rythme de sa pensée, il est content.

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