S’ils osaient encore davantage, et si leur exemple était suivi, nous verrions peut-être enfin les études changer de face parmi nous : mais c’est un avantage qu’il ne faut attendre que du temps, si même le temps est capable de nous le procurer. […] Au reste, c’est au gouvernement, comme je l’ai dit, à faire changer la routine et l’usage ; qu’il parle, et il se trouvera assez de bons citoyens pour proposer un excellent plan d’études. […] Il est vrai qu’une langue vivante, qui par conséquent change sans cesse, ne peut guère être absolument fixée ; mais du moins peut-on empêcher qu’elle ne se dénature et ne se dégrade. […] C’est ce qui arrive très fréquemment dans notre langue et certainement c’est un défaut considérable : mais, quelque grand que soit cet inconvénient, c’en serait un plus grand encore de changer et de renverser toute l’orthographe, surtout dans un dictionnaire. […] On peut donc dire qu’éloquence et sublime sont proprement la même chose ; mais on a réservé le mot de sublime pour désigner particulièrement l’éloquence qui présente à l’auditeur de grands objets ; et cet usage grammatical, dont quelques littérateurs pédants et bornés peuvent être la dupe, ne change rien à la vérité.