D’abord, selon Hugo, le matérialisme se fond nécessairement en un conceptualisme, qui lui-même se change en idéalisme. « La négation de l’infini mène droit au nihilisme » : tout devient alors « une conception de l’esprit »… « Seulement, tout ce que le nihilisme a nié, il l’admet en bloc, rien qu’en prononçant ce mot : Esprit133. » Si l’esprit est la réalité fondamentale, l’idéal qui fait la vie même de l’esprit doit être plus vrai que le réel : il doit être la seule existence digne de ce nom. […] ………………………………………… S’il s’agit du principe éternel, simple, immense, Qui pense puisqu’il est, qui de tout est le lieu, Et que, faute d’un nom plus grand, j’appelle Dieu, Alors tout change, alors nos esprits se retournent, ………………………………………… Et c’est moi le croyant, prêtre, et c’est toi l’athée178. […] « L’âme qui aime et qui souffre est à l’état sublime 183. » Aimer, voilà le vrai lien des êtres, voilà ce qui change le monde en une société infinie : Nul être, âme ou soleil, ne sera solitaire. […] Que je fusse forcé de me faire chaînon Parce qu’il plaît à tous de se changer en chaîne !