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236. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Non, Messieurs, la comédie est éternelle ; elle ne cessera d’exister que le jour où tous les hommes seront parfaits, et rien n’annonce encore qu’elle doive finir de sitôt. […] Nous l’avons vue choisir ses personnages parmi les individus de conditions différentes, qui tendaient sans cesse à se confondre ; ne peut-elle pas aujourd’hui se diriger vers le but opposé, et les hommes forcés de reprendre leur rang sont-ils moins dignes de ses pinceaux, que les hommes tourmentés du désir de quitter leur place ? […] mais tu démasquerais ces prétendus misanthropes qui refusent les emplois qu’on ne leur accorde pas, ces indépendants qui sollicitent sans cesse, et ces philosophes disgraciés, qui se retirent à deux lieues de Paris, pour éviter la ville, le monde et la cour.

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