Elle devint même la cause innocente de nouveaux malheurs pour ce pays qu’elle chérissait, lorsqu’à la mort de son père et de son frère, celui-ci n’ayant pas laissé d’enfants, Louis XIV, à cause d’elle, éleva des prétentions sur le Palatinat. […] Et puis, autre grief presque aussi grave, s’il n’y avait plus d’étiquette à la Cour, si les rangs n’y étaient plus préservés et délimités, c’était Mme de Maintenon qui en était cause : « Il n’y a plus de cour en France (23 mai 1720), et c’est la faute de la Maintenon, qui, voyant que le roi ne voulait pas la déclarer reine, ne voulut plus qu’il y eût de grandes réceptions, et persuada à la jeune Dauphine (la duchesse de Bourgogne) de se tenir dans sa chambre à elle, où il n’y avait plus de distinction de rang ni de dignité. […] Quand le nom du roi fut hors de cause, Mme de Maintenon eut bientôt à parler pour son propre compte et à répondre aux reproches que lui faisait Madame d’avoir varié de sentiments à son égard : l’ayant laissée dire comme la première fois, l’ayant laissée s’avancer jusqu’au bout et s’enferrer en quelque sorte, elle lui découvrit tout d’un coup des paroles secrètes, particulièrement offensantes pour elle-même, qu’elle savait depuis dix ans et plus, qu’elle avait gardées sur le cœur, et que Madame avait dites à une princesse, morte depuis, laquelle les avait répétées dans le temps mot pour mot à Mme de Maintenon : « À ce second coup de foudre, Madame demeura comme une statue ; il y eut quelques moments de silence. » Puis ce furent des pleurs, des cris, des pardons, des promesses, et un raccommodement qui, fondé sur un triomphe froid pour Mme de Maintenon et sur une humiliation intime pour Madame, ne pouvait être de bien longue durée.