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245. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Biot accepte, et l’on cause… « Comment êtes-vous aux armées ? […] Biot, Saint-Just était effectivement en mission dans le Nord, et il a bien pu se rencontrer en route avec le jeune soldat, plus ou moins déserteur pour cause de maladie. […]  » Et il en prend occasion d’exprimer à ce sujet ses propres idées et les conditions qu’il estime indispensables au progrès, à savoir : — alliance et union étroite des sciences et des lettres : « Sans les sciences la nation la plus lettrée deviendrait faible et bientôt esclave ; sans les lettres la nation la plus savante retomberait dans la barbarie ; » — enchaînement des sciences les unes aux autres : « Cette union fait leur force et leur véritable philosophie ; elle seule a été la cause de tous leurs progrès » ; — une certaine liberté et latitude laissée aux professeurs dans la pratique : « Il faut, disait-il, que les professeurs soient guidés et non pas asservis. […] Je fais une remarque : sa critique principale, qui porte sur le système des causes finales de Bernardin de Saint-Pierre, très-nette, très-franche et sans réserve dans son expression première, est corrigée et atténuée par une note ajoutée depuis, où l’on trouverait, en y regardant bien, l’indice d’une certaine timidité de pensée qu’il avait acquise en vieillissant. […] Biot, en 1809, ne craignait point d’avoir l’air de parler des causes finales comme Lucrèce, et de l’intervention de la volonté divine dans l’ordre physique comme Laplace ; ce genre de scrupule, du moins, ne lui venait pas.

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