C’est dans son rapport avec l’écriture, quand nous écrivons ou lisons en silence, et dans ce dernier cas surtout, que la parole intérieure est le plus facilement observable, parce qu’alors elle se dégage aisément des faits qui l’entourent. […] Dans ce dernier cas nous remarquons plus malaisément que dans le premier la succession des sons intérieurs, car ils ne font qu’un pour nous avec la pensée qu’ils expriment. […] Hors de ces deux cas, la parole intérieure est constante ; nous ne pensons pas, et, par suite, nous ne vivons pas sans elle. […] Or les passages descriptifs des Recherches que nous venons de citer contredisent le fait invoqué ; car ils impliquent que, dans bien des cas, l’idée précède le mot dans la conscience [ch. […] Il avoue encore que, dans les cas où « nous dirigeons nos souvenirs97 », ce frémissement s’affaiblit et disparaît peu à peu par l’effet de l’habitude [ch.