Mais quoique ce soit un poète, chez nous, qui ait eu ce pouvoir, quoique ce doive être un autre poète aussi, Boileau, qui, pour la seconde moitié du siècle, achèvera et confirmera l’œuvre de Malherbe, il ne faudrait pas conclure, de cette espèce de préséance et de priorité de la poésie sur la prose, qui se rencontre également à des époques tout autrement primitives, que le caractère poétique, un caractère d’imagination et de fantaisie, dominera et s’imprimera à l’ensemble de la littérature. […] Depuis lors, nos grands lyriques (et nous en possédons) n’ont pu, dans l’Ode proprement dite, triompher, malgré leur audace, de ce premier caractère de convention. […] C’est que cela vit, que cela est essentiellement moderne et actuel, et dans nos mœurs, dans notre caractère français. […] Couplets d’un beau caractère, d’un tour de galanterie noble, et qui ont été remis heureusement en musique de nos jours par Reber149. […] Mais il y a mieux, et il importe de maintenir le vrai caractère de Malherbe et son grand sens, dans ses rapports avec un élève de grand talent sans doute, et de noble apparence, mais de sens léger précisément et de peu de caractère.