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614. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Francis Wey »

mais non plus le roman comme on le concevait il y a quelques années, cet énorme imbroglio à péripéties, où s’enchevêtraient des situations et se heurtaient des caractères. […] Mais pour la majorité des esprits qui pensent, avant tout, à être littéraires quand ils écrivent, on peut dire qu’on est revenu de toute part maintenant au roman de moyenne proportion, qui n’a pas la prétention napoléonienne de brasser tout un monde de caractères et de passion comme Napoléon brassait les masses dans ses carrés de bataille ; à ce genre de roman, enfin, qui n’est que l’étude de l’individualité humaine et qui, sans avoir pour cela besoin d’être modeste, se contente d’une passion (tout un infini) à creuser, d’une situation à frapper de lumière et d’un caractère à faire vivre. […] Ce roman effraie et rassure tout à la fois… Vous croyez que son héros, par manque de caractère, va glisser dans la niaiserie de ce temps, la niaiserie immense : eh bien, non !

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