/ 2930
506. (1861) La Fontaine et ses fables « Première partie — Chapitre II. L’homme »

L’homme I C’est un curieux caractère que celui de La Fontaine, surtout si l’on compare ses façons aux moeurs régulières, réfléchies et sérieuses des gens d’alors. […] Tout cela ne compose pas un caractère bien digne. […] Quand il se convertit, le point qui le heurtait le plus c’était l’éternité des peines : « Il ne comprenait pas comment cette éternité peut s’accorder avec la bonté de Dieu. » Il jugeait Dieu d’après lui-même ; ce n’était pas là une si grande injure, et sa garde n’avait point tort de dire « que Dieu n’aurait jamais le courage de le damner. » III On voit bien déjà, par les excès et les singularités de ses qualités et de ses fautes, que, sans quitter le caractère gaulois, il le dépassa. […] Il oubliait tout de suite le vrai caractère des choses, et les voyait telles qu’il se les figurait. […] Ni l’extérieur, ni le rang, ni la fortune, ni la conduite ou le caractère visible ne font l’homme ; mais le sentiment intérieur et habituel.

/ 2930