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486. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Vaugelas. Discours de M. Maurel, Premier avocat général, à l’Audience solennelle de la Cour impériale de Chambéry. »

A côté de l’Académie, soit en dehors d’elle ou dans son sein, mais dans un parfait accord et concert avec ses principaux membres, un homme en particulier eut l’honneur de comprendre mieux que personne cette disposition de son temps, de se vouer uniquement à la servir, à l’éclairer ; il eut la pensée et la patience de s’établir durant de longues années dans un coin propice, non pour régler, mais pour relever au fur et à mesure, pour surprendre et constater les faits de langage, à simple titre de témoin scrupuleux et fidèle. […] De toutes parts et de quelque côté qu’on tourne les yeux, dans cet espace de vingt ans qui sépare le Cid des Provinciales (1636-1656), il se fait sensiblement une grande éducation du goût, ou plutôt de la politesse et de la culture qui doivent bientôt amener le goût. […] Si chacun s’émancipait de son côté, on ferait bientôt retomber la langue dans l’ancienne barbarie. […] Il n’est pas précieux, pas plus qu’il n’est populaire : la limite, de ce côté, est délicate, mais il sait bien la tracer.

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