Une expédition sur mer n’était pas non plus un moyen sûr de l’atteindre et de la frapper : c’était l’attaquer par son côté fort. […] Voilà donc ses troupes qui, au commencement de 1672, en plein hiver, se mettent à filer du côté de l’Allemagne, de ce seul côté par où la Hollande était vulnérable. […] Le comte de Guiche, à la tête des cuirassiers et de la brigade de Pilloy et de plusieurs gens de qualité de la cour volontaires, se jeta dans le Rhin ; un escadron des ennemis, qui était posté dans le Tolhus, débusqua brusquement de son poste et se jeta de son côté d’assez bonne grâce dans le Rhin pour disputer le passage de ce fleuve au comte de Guiche, et fit sa décharge dans le milieu de l’eau, de laquelle Guitry, grand maître de ma garde-robe ; Nogent, maréchal de camp et maître de ma garde-robe ; Théobon et quelques autres officiers ou volontaires furent tués ; Revel, colonel des cuirassiers, et quelques autres blessés. […] Ce contre-temps fâcheux déconcerta si fort Montbas qu’il ne songea plus qu’à la retraite du côté d’Arnheim.