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431. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

car il est allé choisir exprès ces deux grands noms (tome I, page 40). imaginez, au contraire, que, tout à côté, les lettres de Béranger remettent les choses à leur juste point : cet homme de sens, tout coquet qu’il est par moments, ne se surfait pas d’une ligne en politique ni en littérature. […] A table, le verre en main, avec ses amis, il oublie sa pauvreté et sa migraine, qu’il va retrouver dès qu’il sera seul : « l’imagination peut tout sur sa frêle machine. » Cependant, même là où il est le plus gai, il n’est jamais un boute-en-train à tout prix comme Désaugiers : «  il a le don de mettre sa gaîté au ton de ceux qui l’entourent et de n’éclater qu’avec ceux qui éclatent, sauf à hâter le moment de l’explosion. » D’ailleurs, ilest bien de la race par tout un côté. […] Je n’avais jamais eu un auditoire aussi redoutable ; aussi ai-je chanté assez mal… » Il a eu peur, c’est bon signe : de ce côté, l’amour-propre lui est venu désormais, et si bien qu’après ce premier succès, de peur de le compromettre, il refuse le dimanche suivant de rester à dîner chez M.  […] Ses lettres à Rouget de Lisle sont une preuve des plus agréables et, on peut le dire, des plus amusantes, de ce côté tout à la fois bienfaisant et piquant de sa nature.

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