C’est là un sujet fréquemment traité et sur lequel, avant même que l’Académie française le proposât de son côté et le mît au concours, il s’est établi, depuis des années, une sorte de concours naturel et nécessaire. […] J’aurai beaucoup à louer en Malherbe, mais je ne dissimulerai pas d’abord les côtés défectueux que son rôle et son œuvre présentent. […] Malherbe ne le sentit pas ; il ne s’attacha pas à la prendre dans sa verte tige, sauf à l’émonder et à la corriger ; il ne se dit pas : « On fait une maison, mais on ne fait pas un arbre vert, on ne fait pas une poésie… » La sienne resta donc toujours marquée et frappée d’une sécheresse native, d’une demi-stérilité ; à côté d’un fier rameau qui se couronnait de verdure, tout à côté il y en avait un autre de sec et de mort. […] Rentrons dans les grands côtés de Malherbe, dans la considération directe de son talent. […] Voilà le côté grandiose du personnage.