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341. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

À peine entré en possession, Voltaire commence, sous tous les prétextes, à recourir au Président et à le harceler : il est curieux de voir, dans cette suite de lettres, comme les intérêts de l’humanité et du genre humain interviennent et sont toujours invoqués à côté des intérêts particuliers les plus minces. […] De votre côté, vous êtes incapable d’user de ceci autrement qu’en galant homme, comme vous feriez de votre propre bien patrimonial, en bon propriétaire et bon père de famille. […] Rester indépendant et faire bande à part 21, surtout quand on a été tout à côté, cela équivaut presque, à dénoncer et à trahir. […] Le président de Brosses, pour n’avoir pas voulu faire cadeau à Voltaire des quatorze moules de bois livrés par Charlot Baudy, ne put jamais être de l’Académie française ; et (ce qui est plus grave) sa mémoire, a l’heure qu’il est, resterait encore entachée de ces odieuses imputations de dol, insinuées avec tant d’impudeur par Voltaire, si la correspondance mise au jour ne montrait nettement de quel côté est l’honnête homme, de quel côté le calomniateur et le menteur.

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