Messieurs, C’est un grand moment dans la vie de tout homme de lettres que celui où il entre à l’Académie : c’en est un surtout bien imposant et tout à fait décisif pour l’écrivain dont les débuts étaient loin de se diriger vers un prix si glorieux et pouvaient même sembler s’en détourner quelquefois ; qui eût considéré, il y a peu de temps encore, ce but solennel comme peu accessible, et qui a eu besoin, pour y aspirer sérieusement, de l’indulgence de tous et de l’encourageante bienveillance de quelques-uns. […] De la pièce si agréable des Comédiens je veux pourtant relever ce personnage de Victor, type du jeune auteur dramatique tel que le rêvait le poëte, et à la faveur duquel il a exprimé, sur le but moral de l’art, sur le rôle du talent dans la retraite, quelques conseils et préceptes d’une justesse appropriée, dont il est demeuré observateur fidèle : Aimons les nouveautés en novateurs prudents… Que le littérateur se tienne dans sa sphère… Crains les salons bruyants, c’est l’écueil à ton âge ; Nous avons trop d’auteurs qui n’ont fait qu’un ouvrage… Et d’autres pareils.