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31. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre IX et dernier. Conclusion » pp. 586-601

L’on dit que les lumières et tout ce qui dérive d’elles, l’éloquence, la liberté politique, l’indépendance des opinions religieuses, troublent le repos et le bonheur de l’espèce humaine. […] Ces vérités sont un mobile d’émulation indépendant des circonstances, un but qui console des revers, et ne soumet pas le bonheur au succès. […] Non, je ne puis le dire, et soit que j’excite ou que je désarme l’injustice, en avouant sa puissance sur mon bonheur, je n’affecterai point une force d’âme que démentirait chacun de mes jours. […] L’on doit donc s’affranchir, s’il se peut, des craintes douloureuses qui pourraient troubler l’indépendance des méditations, confier sa vie à la morale, son bonheur à ceux qu’on aime, et ses pensées au temps, au temps, l’allié fidèle de la conscience et de la vérité. […] c’est elle qui peut sans retour éloigner du bonheur.

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