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264. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Le petit essai de sa façon qu’il intitula Le Bonheur des sots circula dans la société au xviiie  siècle et y fut extrêmement goûté. […] Par exemple, le sot n’acquiert jamais d’expérience ; il vivrait deux cents ans, que la nature serait pour lui toujours jeune et pleine de fraîcheur ; il ne lie pas ses idées ; il va et court à travers tout, le dernier jour comme le premier ; il est jusqu’à la fin dans l’imprévu et dans le bonheur de l’enfance. Autre bonheur : un sot ne doute jamais ; il n’est jamais assailli par la multitude des idées et des points de vue, ni en proie à l’indécision, ce tourment des gens d’esprit. […] Necker moraliste qui me semble aujourd’hui à préférer à son Bonheur des sots, ou du moins qui est plus intéressant pour nous : c’est un Fragment sur les usages de la société française en 1786.

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