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22. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1867 » pp. 99-182

Une dernière bande, arrachée de la figure, découvre soudainement un œil d’émail, où la prunelle a coulé dans le blanc, un œil à la fois vivant et malade, et qui fait un peu peur. […] Une chair blanche, de beaux bras et de belles épaules se montrant par derrière jusqu’aux reins, et le roux des aisselles apparaissant sous le relâchement des épaulettes ; de gros yeux ronds ; un nez en poire avec un méplat kalmouck au bout, un nez aux ailes lourdes ; la bouche sans inflexion, une ligne droite, couleur de fard, dans la figure toute blanche de poudre de riz. Là-dedans des rides, que la lumière, dans ce blanc, fait paraître noires, et, de chaque côté de la bouche, un creux en forme de fer à cheval, qui se rejoint sous le menton qu’il coupe d’un grand pli de vieillesse. […] La partie ne sourit plus à Vallès, qui demande un endroit, où l’on puisse manger une grillade de porc, arrosée de vin blanc. […] Et, sous un ciel sourd, lamé de bleu froid et de jaune pâle, la route tout au loin, blanche, blanche, blanche, avec ses fréquentations, les pas de la nuit, la trace de l’animal, l’impression de son pied et la bifurcation de la corne sur la blancheur du chemin.

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