On sent qu’il en a l’amour, qu’il les scande avec volupté, qu’une belle césure le ravit, que toutes les délicatesses le touchent, que nulle nuance d’art ou d’émotion ne lui échappe, que son tact littéraire s’est raffiné et préparé pour goûter toutes les beautés de la pensée et des expressions. […] Il peut accumuler dans sa description toutes les beautés du printemps et de l’automne, et, pour être plus agréable, mettre tous les mois à contribution. […] Bossu dans mon premier article sur Milton, j’aurais daté l’action du Paradis perdu du discours de Raphaël au cinquième livre932. » — « Quoique l’allégorie du Péché et de la Mort puisse en quelque mesure être excusée par sa beauté, je ne saurais admettre que deux personnages d’une existence si chimérique soient les acteurs convenables d’un poëme épique. » Plus loin il définit les machines poétiques, les conditions de leur structure, l’utilité de leur emploi. […] Ils mettent la beauté dans la raison, sorte de faculté moyenne, impropre à l’invention, puissante pour la règle, qui équilibre l’imagination comme la conduite, et qui institue le goût arbitre des lettres en même temps que la morale arbitre des actions. […] Elle était enfermée dans une sorte de substance cornée taillée en une infinité de petites facettes ou miroirs, lesquels étaient imperceptibles à l’œil nu ; de telle sorte que l’âme, s’il y en avait une là, avait dû passer tout son temps à contempler ses propres beautés.