André Chénier a remarqué la beauté du tableau, et ce mouvement du dernier vers qui rappelle et rend à merveille l’assurgere des Latins : Utque viro Phœbi chorus assurexerit omnis. […] Ce plan lui eût fourni un poème grand, noble, varié, plein d’âme et d’intérêt, et plus flatteur pour une jeune princesse, surtout s’il eût su lui parler de sa beauté moins longuement et d’une manière plus simple, plus vraie, plus naïve qu’il ne l’a fait. […] Avec Malherbe, l’Ode reprise plus nettement, à moins de frais, moins chargée, plus dégagée et plus aisée dans son tour noble, ayant même son charme, tellement qu’un de ses contemporains, qui n’était pas de son école, a pu dire : La douceur de Malherbe ou l’ardeur de Ronsard ; cette Ode, plus à la latine, plus à la française, offre de grandes beautés. […] Ce n’est pas un poète dont les beautés soient communes ; elles ne vieillissent point, et ses formes hautaines n’ont cessé de séduire les esprits délicats. » C’est là l’opinion, très bien exprimée, d’un romantique de 1830, mais, il est vrai, d’un romantique normand126. […] Ajoutez-y cette autre pièce pour Alcandre, sur un retour d’Oranthe à Fontainebleau : Revenez mes plaisirs, ma Dame est revenue ; Où il y a de bien doux vers sur la royale forêt : Avecque sa beauté toutes beautés arrivent ; Ces déserts sont jardins de l’un à l’autre bout, Tant l’extrême pouvoir des grâces qui la suivent Les pénètre partout !