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836. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Il remarqua leur beauté et leur blancheur, qui firent aussitôt soupçonner qui elle était. […] Il semble qu’elle connaissait le lieu où, une fois débarquée, elle se serait réfugiée, car on voyait et l’on voit encore rôder dans un petit village nommé Kinross, près des bords du loch, George Douglas, avec deux serviteurs de Marie, jadis très-dévoués et paraissant l’être toujours. » George Douglas, le plus jeune des fils de cette maison, était en effet éperdument épris de la captive ; le fanatisme de la beauté, de la pitié, du rang, le dévouait à tous les hasards, pour lui rendre la liberté et le trône. […] Malgré son âge, sa beauté ineffaçable, sa grâce, sa séduction, son rang, son génie lui attiraient de nouveaux serviteurs dont le culte se confondait pour elle avec l’amour. […] Son visage, pénétré d’une béatitude intérieure et comme éclairé du dedans, n’avait jamais brillé d’une beauté si charmante et si pure. […] Le sang semble laver le sang dans son histoire ; on dirait que son crime coule de ses veines avec le sien ; on n’absout pas, mais on compatit ; compatir ainsi, ce n’est pas absoudre, mais c’est presque aimer ; on cherche des excuses dans les mœurs féroces et dissolues du siècle, dans l’éducation à la fois dépravée, sanguinaire et fanatique de la cour des Valois, dans la jeunesse, dans la beauté, dans l’amour, et l’on est tenté de dire comme M. 

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