Il est, à coup sûr, plus littéraire, plus artiste, plus sensible aux beautés de la forme, et j’ajouterai, plus insoucieux du résultat. […] Jamais la pensée brusque et haute ne s’était dressée jusqu’ici dans cette entière beauté d’attitude ; le ciseau bien souvent n’a fait qu’attaquer le marbre, mais le torse est là debout qui jaillit déjà pour ainsi dire, majestueux et plutôt brisé qu’inachevé. […] pour le coup, nos bons premiers éditeurs n’avaient en rien l’idée de ce genre de beauté tronquée qui tient de celle de la Vénus de Milo, et, toutes les fois qu’ils avaient rencontré un audacieux fragment ainsi debout, ils l’avaient incliné doucement et couché par terre. […] M. de Schlegel caractérise dignement les beautés pathétiques et pieuses de cette scène : « Nous voyons, dit-il, la majesté immortelle auprès de la jeunesse expirante, les déchirements du repentir auprès des émotions d’une âme pure. […] n’a-t-on pas encore affaire ici à des dieux nés pour l’ambroisie, qui sont esclaves de leur jeunesse et de leur beauté, qui n’osent compromettre leur bonheur ?