C’est l’enthousiasme d’un disciple, c’est le ravissement d’un esprit délicat sous l’impression de beautés étrangères qu’il est découragé d’atteindre et dont il n’approche que par l’admiration. […] La vraie beauté de cette ode, c’est même, dans la bouche du chantre épicurien de l’empire, le retour aux grands souvenirs de la liberté romaine, à cette vaillante jeunesse née de soldats laboureurs ; c’est, avec une admirable concision, l’abrégé des victoires de la république ; puis la dernière strophe semble aujourd’hui pour nous une prédiction trop vraie arrachée au poëte, comme à ce prophète de l’ancienne loi qui maudit en voulant bénir.