» Alfieri n’en poursuivait pas moins ses diatribes et ses amours, et se mettait en règle avec l’avenir par ses tragédies mort-nées, en règle avec les rois en leur enlevant plus que leur trône, leur famille ! en règle avec l’opinion en applaudissant lyriquement aux premiers égarements de la révolution ; En règle avec le vieux classique, en accumulant tragédies sur tragédies ; En règle avec l’avenir, comptant sur la gloire et sur l’immortalité anonyme qu’il se préparait en silence au bout de la rue ; En règle avec la fortune, puisqu’il avait encore quatre chevaux de selle, ayant vendu tous les autres à son ami pour monter sa maison à Paris ; En règle enfin avec le bonheur, puisqu’il allait à leur maison de campagne, en Alsace, passer les mois inoccupés de l’année dans l’intimité d’une union paisible. […] Mais ma joie ne fut pas de longue durée ; les choses allant de mal en pis, et chaque jour, dans cette Babylone, ôtant quelque chose au repos et à la sécurité de la veille, pour augmenter le doute et les sinistres présages qui menaçaient l’avenir, tous ceux qui ont affaire avec ces espèces de singes, et nous sommes malheureusement dans ce cas, mon amie et moi, doivent passer leur vie à craindre un dénouement qui ne peut tourner à bien. […] que trop vrai, et l’avenir le prouva bientôt.