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20. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — I »

Jouffroy d’être sorti enfin de tout le passé dans lequel il se plongeait pour l’explorer, l’inventorier à plaisir, sans jamais rien en tirer de vivant pour l’avenir de l’humanité. […] Et voilà son disciple qui remet en question l’avenir de la société, et qui annonce qu’il vient chercher les destinées de l’homme et résoudre ce problème moral, autant que cela est possible dons, un cours de philosophie. […] Toutefois, dans le développement de l’humanité, il a su voir la philosophie répondant à tous les doutes, résolvant toutes les questions contenues dans le grand problème de la destinée de l’homme, apaisant les tourments excités dans son cœur par l’incertitude sur son passé et son avenir. […] Or si la philosophie seule est appelée à donner pour l’avenir cette solution, c’en est fait de l’humanité, et de son bonheur, et de ce repos, de ce calme après lequel elle soupire avec tant d’ardeur, car la philosophie est impuissante pour la faire croire, pour lui donner de la foi à ses destinées. […] Platon et Proclus, Descartes, Reid et quelques lambeaux de Kant, puis des préfaces, des notices et bon nombre de sublimes promesses ; et enfin cette étrange prophétie que tout l’avenir de l’humanité se trouvait dans le christianisme et dans la charte de la Restauration !

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