Lorsqu’on voit Flaubert, à la lecture des essais de Maupassant, se contenter de dire : « Je ne sais pas si vous aurez du talent ; pour le moment, vous avez des dispositions », il est permis d’excuser les parents qui ne croient pas aveuglément à l’avenir littéraire de leur fils. […] L’avenir seul dira si l’on a eu tort ou raison… En attendant, puisque le choix est fait et que le sort en est jeté, prenez la plume et écrivez, à condition toutefois d’assurer d’abord votre vie matérielle. […] Celui qui connaîtrait parfaitement l’état actuel de la littérature et des esprits n’en serait pas moins incapable de prévoir ce que sera la littérature dans cinquante ans, et même cette impossibilité où nous sommes de deviner l’avenir est, quand on y songe, pleine d’angoisse. […] Celui qui a la vocation d’écrire ne demande qu’à entrer dans un journal pour assurer son indépendance et attendre l’avenir. […] L’essentiel est de choisir quelqu’un d’intelligent, qui ait sincèrement le souci de votre réputation et de votre avenir.