/ 3717
966. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre III. De la comédie grecque » pp. 113-119

Les auteurs n’ayant aucun motif pour rien ménager, rien voiler, rien sous-entendre, la grâce et la finesse devaient nécessairement manquer à leur gaieté. […] L’émotion fait tout adopter, tout concevoir ; mais à la comédie l’imagination du spectateur est tranquille ; elle ne prête point son secours à l’auteur : l’impression de la gaieté est tellement légère et spontanée, que le plus faible effort, que la plus faible distraction pourrait en détourner. […] Les comédies de Ménandre et les caractères de Théophraste ont fait faire des progrès, l’un dans la décence théâtrale, l’autre dans l’observation du cœur humain ; parce que ces deux écrivains avaient sur Aristophane l’avantage d’un siècle de plus ; mais, en général, les auteurs se laissent aisément séduire dans les démocraties, par l’irrésistible attrait des applaudissements populaires.

/ 3717