Je rappellerai en deux mots ce qu’étaient les auteurs. […] Sur ce point même, les auteurs ne dérogeaient pas du tout à leur caractère de francs Gaulois : un vif et très rapide éclair de sentiment, à côté de beaucoup de bombance et de médisance. […] C’est à l’avance une scène de Molière, c’est surtout une scène qui nous rappelle celle du dîner de la troisième satire de Boileau, « quand un des campagnards, relevant sa moustache », se met à dire des impertinences sur tous les auteurs et à affirmer le contraire de ce qui revient à chacun : La Pucelle est encore une œuvre bien galante… À mon gré, le Corneille est joli quelquefois… Chapelle procède de même, et dix ans avant Boileau il fait une délicate et naturelle satire de tous ces auteurs alors en pleine vogue, de ces romans et poèmes en renom. […] La boutade de Chapelle et Bachaumont est bien celle d’auteurs modernes. […] Cette tempête est assez bien ; mais elle est si générale de traits et de ton que l’auteur l’a pu mettre ici ou là sans inconvénient.