Le côté métaphysique particulier aux auteurs domine un peu trop dans cet examen, qui est d’ailleurs plein de fermeté et qui, ce me semble, place Buffon naturaliste au rang où Cuvier le voyait déjà. Mais il semble que les auteurs, dans leur préoccupation morale, aient vu Buffon plus chrétien finalement et en général plus religieux qu’on n’est accoutumé à se le représenter ; il y est parlé, en un endroit, « de sa profonde religion de cœur ». […] Cuvier, dont le jugement a fait loi pour les zoologistes contemporains, semble lui-même placer le mérite le plus réel de Buffon dans ses droits au titre d’auteur fondamental pour l’histoire des quadrupèdes. […] Je demande pardon de parler littérature, cette fois encore, devant des savants : mais ce style prophétique n’est point à l’usage de Cuvier, ni, je crois, de Buffon ; et je m’étonne aussi de cette conclusion, tout à l’avantage du nouvel auteur : Voilà, dit-il en terminant son énumération des titres de Buffon, voilà où est pour moi sa gloire : car là sont les preuves de son génie. […] Ses idées relatives à l’influence qu’exercent la délicatesse et le degré de développement de chaque organe sur la nature des diverses espèces, sont des idées de génie qui doivent faire la base de toute histoire naturelle philosophique, et qui ont rendu tant de services à l’art des méthodes qu’elles doivent faire pardonner à leur auteur le mal qu’il a dit de cet art.