On entrevoit ainsi dans son voyage quelque trace de ce qu’il fit personnellement ; mais, au rebours de ses devanciers et de ses successeurs qui aiment à se mettre en scène, Volney a pris, pour exposer ce qu’il a vu, une méthode d’auteur plutôt que de voyageur. […] Il déclame peu ou point dans son Voyage, et diffère honorablement en cela des auteurs de son moment. […] Volney cite les prophéties sur Tyr, il n’en dit point les auteurs ; il parle d’un écrivain seulement, comme si ces noms des prophètes lui faisaient mal à prononcer. […] Au moment où l’auteur veut détruire le surnaturel, il prétend l’évoquer, et le surnaturel lui fait défaut : il n’embrasse qu’un fantôme. […] Une note de Volney, qui se lit page 102 de la première édition des Ruines et qui n’a pas été reproduite dans les éditions dernières, donne quelques détails à ce sujet, et laisse voir l’esprit de système en même temps que le fonds d’âcreté de l’auteur.