Malgré tout, Mme Récamier avait triomphé de difficultés plus grandes, et elle sut si bien, à la longue, adoucir et mater Ampère sur cet article délicat de Chateaubriand, qu’à partir d’un certain jour le jeune écrivain se fit une loi de ne plus rien publier, ne fût-ce qu’un simple morceau, sans trouver moyen d’y glisser au moins une fois le glorieux nom qui, dans le principe, l’avait si fort offusqué. […] « Je préfère de lui, à ses discours d’ouverture, les articles Edda, Voluspa, Hava-Mal, Rig ; au moins ici nous touchons à des textes. […] Il n’aurait eu qu’à écrire ensuite, à recueillir, à revoir, à corriger et à compléter, à faire passer le travail de l’état de leçons à celui de livre, et l’on posséderait la meilleure histoire de la littérature française, qui eût défié les progrès de l’érudition et de la critique pour vingt-cinq ans au moins, ce qui est la plus longue vie d’un cours de littérature. […] Celle d’Ampère était très-particulière, des plus actives, aussi complexe que son intelligence elle-même, et elle avait ses exigences qu’il faut au moins indiquer. […] Littré et aurait été au moins un prédécesseur considérable.