Or, d’après mes impressions générales, je crois que le cas doit être au moins très rare. […] Il ressort donc de là qu’en plusieurs parties du monde des formations entières et d’une étendue considérable, représentant au moins les sous-étages des diverses époques géologiques successives, ont été complétement dénudées sans qu’un seul vestige en soit resté129. […] Sans les traces de pieds d’oiseaux qui se sont conservées par un heureux hasard sur les strates du Nouveau Grès Rouge des États-Unis, qui se serait aventuré à supposer que, outre des reptiles, cette époque reculée eût possédé au moins une trentaine d’espèces d’oiseaux dont quelques-uns d’une taille gigantesque ? […] Nous pourrions peut-être inférer de là que, durant les périodes paléozoïques et secondaires, il n’existait ni continents ni grandes îles continentales où nos océans s’étendent maintenant ; car, s’il en avait existé, des couches paléozoïques ou secondaires se seraient probablement formées du sédiment provenant de leur dégradation et de leurs déchirements ; et, par suite des oscillations de niveau que nous devons supposer avoir eu lieu de temps à autre pendant de si longues périodes, ces formations eussent été au moins en partie soulevées. […] Du reste, il est supposable que l’action métamorphique s’est renouvelée à plusieurs reprises, si même elle n’a été presque constante dans les profondeurs de la croûte terrestre ; mais il semble de toute évidence au moins que ses effets apparents, ou plutôt visibles pour nos moyens d’observation, ont toujours été en diminuant ; et il ne s’agit ici que de déterminer l’époque où cette action a commencé à manifester les effets prodigieux que nous constatons aujourd’hui sur les roches cristallines.