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650. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VIII : Hybridité »

Mais il faut aussi mettre en compte que très peu d’animaux se reproduisant volontiers en réclusion, très peu d’expériences ont été convenablement tentées : ainsi le Serin a été croisé avec neuf autres Passereaux ; mais, comme aucune de ces neuf espèces ne se reproduit en réclusion, nous ne pouvons nous attendre à ce que le premier croisement entre elles et le Serin, ou entre leurs hybrides, soit parfaitement fécond. […] Ces différences, en l’un comme en l’autre cas, semblent jusqu’à un certain point en corrélation, comme du reste on pouvait s’y attendre, avec les affinités systématiques au moyen desquelles on a pris à tâche d’exprimer, autant que possible, toutes les ressemblances ou dissemblances qui peuvent servir à grouper les êtres organisés. […] Troisièmement, quelques naturalistes éminents pensent qu’une longue domesticité tend à faire disparaître toute trace de stérilité chez les générations successives des hybrides qui d’abord n’avaient été qu’imparfaitement féconds ; or, s’il en est ainsi, nous ne pouvons nous attendre à voir la stérilité apparaître et disparaître sous des conditions de vie à peu près les mêmes. […] Mais ce degré supérieur de variabilité chez les métis n’a rien de très surprenant, car les parents des métis sont des variétés, et pour la plupart des variétés domestiques, très peu d’expériences ayant pu être tentées sur des variétés naturelles ; or, ceci implique, dans la plupart des cas, qu’il y a eu dans les deux lignes d’ancêtres des variations récentes ; il faut donc tout naturellement s’attendre à ce que cette variabilité continue de se manifester, et à ce qu’elle s’augmente encore de ce que le croisement a pu y ajouter.

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