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35. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Il faut le dire sans plus attendre : la bohème n’a aucun rapport avec la vie de l’artiste pauvre. […] Nous avons connu maint garçon que des biens au soleil, de bonnes rentes, la chasse et la vendange attendaient en quelque belle province, et qui s’entêtait jusqu’à l’âge des cheveux gris dans les brasseries où l’on clame des vers, qui se ruinait l’estomac, s’acoquinait à des filles stupides et collectionnait les dégoûts de tous les hôtels garnis, uniquement appâté par cette vanité étrange et hors nature. […] L’indélicatesse, il la baptise largeur d’idées ; la paresse, il la colore du prétexte de « l’inspiration » qu’il sied d’attendre. […] Les Aphorismes sur la sagesse de l’artiste dans la vie attendent leur Schopenhauer bienfaisant pour porter à cet être privilégié les conseils pratiques qu’il croit médiocres et qui permettraient à son idéalisme de décupler sa portée. […] Nous balbutions la préface de ce livre attendu.

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