. — « Otez-nous, m’écrit à ce sujet quelqu’un qui l’a bien connu et qu’indigne cette prétention d’orthodoxie singulière en pareil cas, ôtez-nous ce Béranger cafard à sa manière, triste et bête, ennuyeux comme Grandisson ; rendez-nous ce malin, ce taquin, qui emportait la pièce et offensait tous ses amis, et se les attachait toutefois et leur restait fidèle ; cet homme capricieux, compliqué et faible aussi, plein des passions de la vie, timide par instants, ambitieux par éclairs, souvent redoutable, charmant presque toujours. […] S’attacher à son œuvre, l’achever, la parfaire, c’est aussi un moyen de s’attacher à la vie. […] Pour qui vit dans notre monde, il est bon d’être homme du monde, de ne s’attacher nulle part et à aucun ; sinon, l’on court risque de rester seul, quelle que soit la réputation acquise, petite lumière attachée au chapeau, mais qui ne suffit pas pour rallier les amis. […] On a vu la jolie image sur la réputation, cette petite lanterne qu’on porte attachée au chapeau. […] « L’homme qui te parle ainsi, lui dit-il, n’a certes pas à se plaindre du public ; ce n’est pas un renard sans queue qui cherche à te dégoûter de celle que tu veux t’attacher au derrière pour faire courir les petits polissons après toi… Pardonne ces conseils à un vieil ami qui te parle avec expérience, et garde tes vers dans ton portefeuille.