Quel plaisir de savoir pourquoi le poète s’est courroucé contre Glycère, ou s’est réconcilié avec Lydie, ou s’est attendri sur Virgile, ou s’est rapproché d’Auguste, ou s’est fondu en larmes sur la maladie de Mécène, et quel intérêt double s’attacherait ainsi à un livre dont chaque phrase de l’éditeur expliquerait un vers du poète ! […] Écoutez ce chant du départ que lui adresse Horace, son ami, demeuré attaché par son indolence et par son bonheur champêtre au rivage. […] — Pendant que l’on recueille le prix du passage et que l’on attelle les mules, une longue heure s’écoule ; les cousins bourdonnants et les grenouilles marécageuses écartent le sommeil ; les mariniers et les passagers, ivres de mauvais vin, chantent à l’envi leur maîtresse absente, jusqu’au moment où le voyageur fatigué et le batelier paresseux attache à une borne le cou de la mule, la laisse paître, et ronfle étendu sur le dos.