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1088. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Au bureau de la vendeuse de journaux absente, un artilleur de la garde nationale feuilletant les imageries de L’Omnibus, le coude posé sur deux pains de munition, attachés par une sangle. […] Dans ce monde attaché au triste spectacle, qui ne s’en va pas, qui attend toujours, sautillent deux amputés d’une jambe, promenant, sur leurs béquilles, leurs croix toutes fraîches, et qu’on regarde longtemps par derrière, avec émotion. […] Et à tout moment, le retour d’une garde nationale harassée, ou le départ des compagnies, portant leurs victuailles dans des mouchoirs, attachés à leurs baïonnettes. […] Les hommes ont été distribués par rang de huit, et attachés l’un à l’autre avec une ficelle, qui leur serre le poignet. […] Il demande à être officiellement déclaré un individu sans conséquence, et de jouir de toutes les immunités attachées à cet état.

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