., ornent les têtes de chapitre du livre, et un frontispice charmant, qui fait honneur à l’artiste qui l’a trouvé, résume avec grâce et poésie l’esprit de ces mémoires et de leur auteur. […] Je n’ai rien dit de plus en toute ma carrière, et dans ces quelques personnages vous pouvez reconnaître les expressions les plus générales de mon inspiration, expressions auxquelles il m’a plu de donner des figures vivantes en vrai poète que je suis, afin d’épargner à ceux qui seront assez sages pour me comprendre l’ennui d’une allégorie trop transparente et de donner au moins un divertissement à ceux qui ne me comprendront pas ; car ma muse n’est pas une pédante ni une logicienne d’école, c’est un enfant de la vie et de la nature, et ce n’est point par des abstractions qu’elle instruit, mais par des inflexions de voix, par des sourires, par la musique légère ou grave de ses paroles, par le rythme vif ou lent de sa démarche. » N’est-il pas vrai que la Tempête, ainsi interprétée, forme le plus beau des frontispices pour les œuvres de Shakespeare, frontispice d’autant plus précieux que l’artiste qui l’a gravé est le poète lui-même ? […] Elis Wyn n’a pas un atome de génie, mais il a un talent véritable et possède certaines parties de l’artiste. […] Cependant il y a dans la seconde de ses visions, celle du pays de la Mort, plusieurs traits vraiment beaux, poétiques et pittoresques, que tout artiste serait fier d’avoir trouvés, et qui nous ont fait accidentellement penser à Goya. […] Cette physionomie est un des plus gracieux caprices qui nous soient connus de cette artiste inépuisable en inspirations, la nature.