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796. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

On dirait que le drame a été piqué de la tarentule, tant il bondit de place en place sous l’influence d’une danse de Saint-Guy d’une espèce toute particulière, affectée à l’art théâtral. […] Ce fut dans son Voyage de Rome que le sentiment de l’art commença d’entrer dans cette âme septentrionale d’Allemand, glacée et brumeuse. […] Mais enfin il l’ajoutait, pour l’honneur de la philosophie allemande, à cet épicuréisme d’art qui lui faisait trouver la forme humaine la plus belle des formes possibles, — car le païen grec fut en lui plus fort, à Rome, que le païen hindou. Quoiqu’il s’y fût inspiré en matière d’art de Winckelmann, comme en art dramatique il s’inspira plus tard de Shakespeare, il s’y montra pourtant critique plus dextre, plus pénétrant, plus personnel qu’il ne devait jamais être, le critique littéraire, dans Gœthe, n’étant digne que de la plus profonde pitié. […] ce n’était pas possible à cet épicurien prudent, à ce dilettante d’art et de jouissance sans danger, qui regagnait son Allemagne et qui emportait, parmi les plâtres achetés à Rome, son sentiment comme un plâtre de plusAh !

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