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790. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

On croirait d’abord que les arts n’étant que la représentation de la nature ou morale, ou passionnée, ou physique, leur champ doit être aussi vaste que celui de la nature même, et qu’ainsi il ne doit y avoir, dans chaque genre, d’autres bornes que celle du talent. […] Sous ce point de vue, les beautés de l’art sont plus resserrées. […] La Rue a moins d’art, plus d’éloquence naturelle, mais aussi moins d’éclat, et surtout moins d’imagination dans le style, que Fléchier. […] On n’ignore point qu’il y a un art de disperser les grandes masses pour que l’œil se repose et que l’imagination ait à désirer ; alors les intervalles même sont utiles, et ils préparent la beauté de ce qu’on ne voit point encore.

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