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1708. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Fauriel insiste remarquablement cette fois sur ces qualités françaises du style qu’il semble avoir eu, dans la suite, moins d’occasions directes de considérer. « Même avec les ressources d’une langue très-cultivée, même avec un talent réel, bien écrire est nécessairement un art très-difficile, si du moins par cet art on entend celui d’exprimer avec force et clarté des idées qui soient autre chose qu’une réminiscence, plus ou moins déguisée, de ces idées devenues, par une longue circulation, celles de la société tout entière, et qui forment, pour ainsi dire, la surface de tous les esprits. […] La critique, évidemment, avait préexisté ici, et, jusqu’à un certain point, présidé à la tentative de l’art, mais une critique sage, ramenée aux notions premières du bon sens, y dirigeant et y réduisant sa réforme. […] Dans la tragédie en particulier, quel art insensible pour concilier le simple et le noble, l’expression libre, naturelle, par moments familière, et l’expression idéale ! […] Il y a plus : c’est précisément ce défaut d’art ou cet emploi imparfait de l’art, c’est cette espèce de contraste ou de disproportion entre la simplicité du moyen et la plénitude de l’effet, qui font le charme principal d’une telle composition. […] Fauriel, même au point de vue de l’art, fussent un tableau achevé, d’un effet grandiose ; c’est par de tels côtés que son histoire, malgré tout, reste supérieure88 Avant et depuis la publication de son histoire, M.

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