/ 2911
57. (1874) Premiers lundis. Tome II « Li Romans de Berte aus Grans piés »

Mais à prendre les choses par un côté plus exclusivement français et gaulois, plus littéraire, en abordant nos vieux romans suivant l’aspect plus familier à nos érudits, en venant modestement à la suite de Lamonnoye, de Bouhier, de Sainte-Palaye, des savants auteurs de l’Histoire littéraire, sans arriver de l’Allemagne ni s’être nourri des Æebelungen ou des Eddas, mais s’adressant tout simplement à M. de Monmerqué, il y a lieu, sous le rapport du goût et d’une critique soigneuse et délicate, de faire des travaux précieux sur les vieux monuments de notre langue. […] Berte aux grans piés est la fille chérie du roi Floire et de la reine Blanche-fleur de Hongrie ; accordée au roi Pépin en mariage, elle arrive avec sa suite composée de Margiste, espèce de gouvernante, d’Alice, fille de Margiste, et de leur cousin Tybert. […] Elle arrive chez Symon, où sont Constance sa femme, et ses deux filles, qui deviennent comme ses sœurs ; car il faut dire que, durant ses périls, Berte a fait vœu, si elle échappait, de ne pas dire qu’elle est la reine et de rester pauvre et méconnue. […] Elle a du roi deux fils, deux bâtards, Heudry et Rainfroy, qui deviendront par la suite de méchants chevaliers ; mais la reine Blanchefleur arrive un jour de Hongrie, pour visiter sa fille si chère.

/ 2911