L’approbation fut si grande que l’on décida que la prochaine place vacante dans la compagnie serait pour Pellisson, et, en attendant, il put assister aux séances en qualité de surnuméraire : ce qui n’arriva qu’à lui. […] Il est fâcheux que l’on n’ait pas continué l’histoire de l’Académie sur le plan et dans le détail de Pellisson : il s’est arrêté après l’exposé de ce qui arriva pour le jugement du Cid. […] Mais après, et jusque vers le milieu du xviiie siècle, il lui fallut du temps et de l’effort pour se relever des choix faits sous l’influence stagnante de Fleury, et pour arriver à se mettre en accord et en parfaite alliance avec les puissances littéraires et philosophiques actives du dehors. […] Une des plus piquantes preuves de ce que j’ai dit que l’Académie, dans sa longue vie depuis 1634 jusqu’à 1793, était tour à tour très présente ou légèrement arriérée, et tantôt de la vogue du jour, tantôt du régime de la veille, c’est ce qui arriva lorsqu’elle exclut de son sein, en 1718, l’abbé de Saint-Pierre. […] Il est même arrivé quelque chose de mémorable dans l’Académie à cette occasion : c’est que n’y ayant dans cette compagnie que les trois officiers, le directeur, le chancelier, et le secrétaire, qui eussent des fauteuils, les cardinaux, à qui l’on n’en voulait pas accorder, à moins qu’ils ne fussent dans l’une des trois charges, refusaient par cette raison d’assister aux assemblées.