/ 2911
1045. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Hugo a dû ne savoir à quelle excuse se vouer, pour en arriver à prêter à sa mère défunte, des opinions en contradiction si flagrante avec les actes de sa vie et à nous la montrer traître au parti, traître au roi pour qui elle aurait affronté la mort. […] Il faut arriver à 1827, pour le voir dans son Ode à la Colonne, essayer de glorifier indirectement l’Empire en glorifiant ses maréchaux ; mais pour se départir de la conduite qu’il s’était imposée et qu’il avait suivie avec tant de fermeté, Hugo avait une excuse. […] Enfin arrive le grand jour : Hugo reconquérant la liberté de sa pensée, ne sera plus obligé de flatter les rois en public et de chérir la république dans son for intérieur. […] Déjà on commence à revenir de cette exubérance d’admiration forcée ; et l’on arrivera bientôt à considérer ces jours d’enthousiasme et d’apothéose, comme un moment de folie inexplicable. […] De 1817 à 1826 aucun événement heureux ou malheureux ne pouvait arriver à la famille royale, sans qu’il ne saisit aussitôt sa bonne plume d’oie : tantôt c’est une naissance, un baptême, une mort ; tantôt un avènement, un sacre, qui allume sa verve.

/ 2911