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2137. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre XIII : Affinités mutuelles des êtres organisés »

En effet, si le développement de l’embryon présente en raccourci un tableau fidèle, ou du moins à peu près ressemblant, de toutes les variations de la race et des formes qu’elle a successivement revêtues, on conçoit que lorsque la sélection naturelle accumule des variations provenant de réversions à d’anciens caractères, l’évolution de l’embryon doive tendre fortement à s’arrêter au moment où il revêt ces caractères, et non pas à les dépasser pour y revenir ensuite. Ainsi dans une race de Pigeons dont le bec, originairement court, se serait allongé peu à peu par une sélection naturelle ou systématique de variations en ce sens, si quelque nouvelle race à, bec court se formait par des réversions successivement élues, le bec des jeunes oisillons ne s’allongerait pas pour se raccourcir ensuite de nouveau ; mais son développement s’arrêterait fort probablement au point où il doit rester.

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