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605. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Il y trouve les anciennes idées dont on a bercé son enfance et qu’on a tenté de rendre neuves en les enfermant dans une forme toute faite et dite à la mode ; il voit des imitations, des plagiats, des vieilleries, des non-sens, des inutilités ; il jette le livre, et ouvre son journal dans lequel il apprendra, du moins, la dépêche du jour et les assassinats de la veille. […] Je me trompe : ils l’apprendront en contemplant un portrait fait par un très grand peintre. […] Basée sur la Genèse qui nous apprend que l’homme a été créé à l’image de Dieu, que la terre immobile voit tourner autour d’elle le soleil et la lime chargés de l’éclairer le jour et la nuit, qu’un seul déluge a couvert le monde en punition des péchés des hommes ; fortifiée par les paroles que le Seigneur dit à Moïse dans le Deutéronome2, en lui enseignant que les lièvres sont des animaux ruminants, la science religieuse officielle a dû combattre de toutes ses forces, de tous ses anathèmes, de toutes ses inquisitions contre ces hommes trois fois saints qui recherchaient les effets et les causes, et les trouvaient infailliblement en dehors des dogmes imposés. […] N’en déplaise à ceux qui regrettent l’antiquité pour prouver qu’ils ont appris le grec au collège. […] Je crois qu’il est utile, indispensable pour l’homme de lettres de voir, de savoir et d’apprendre incessamment.

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